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Frais et délais de livraison en France - Le guide complet !

En 2025, la logistique constitue un levier stratégique essentiel pour les entreprises françaises, dans un contexte marqué par l’essor du e-commerce et des exigences accrues des clients. Selon la FEVAD, le chiffre d’affaires du e-commerce en France s’élevait à 146,9 milliards d’euros en 2024, avec une croissance annuelle moyenne de 8,5 % qui devrait porter ce montant à environ 175 milliards d’euros en 2025. Mordor Intelligence projette une progression vers 195,51 milliards USD d’ici 2030… Que dire de plus que le secteur ne s’est jamais mieux porté ?

Toutefois, cette croissance s’accompagne de défis majeurs pour les entreprises, en particulier sur la gestion des coûts et des délais de livraison. L’attente des consommateurs s’intensifie : selon Statista, 72 % des acheteurs en ligne abandonnent leur panier face à des frais jugés excessifs, tandis que 68 % attendent une livraison en moins de trois jours – un seuil réduit à 48 heures pour 45 % des 25-34 ans. Une pression forte qui oblige les acteurs du marché à repenser leurs stratégies logistiques.

En effet, le contexte économique accentue cette nécessité. Le Comité National Routier (CNR) rapporte une augmentation de 20 % des coûts du carburant entre 2020 et 2024, tandis que l’inflation, estimée à 2,5 % en 2024 par l’INSEE, comprime les marges opérationnelles. Les perturbations logistiques – telles qu’une baisse de 18 % du fret ferroviaire en 2023 due aux grèves ou les inondations dans le Nord-Est en novembre 2024 – exigent une gestion rigoureuse.

Pour les directeurs supply chain et transport, optimiser les frais et délais devient une priorité stratégique pour assurer la compétitivité, la satisfaction client et le respect des cadres réglementaires, notamment ceux de la loi Climat et Résilience. Ce guide détaille les mécanismes en jeu et propose des approches opérationnelles fondées sur des données actualisées.

Les frais de livraison sont un ensemble de coûts complexes, influencés par des variables multiples. Une bonne compréhension est alors essentielle pour optimiser ces coûts.

Les frais de livraison : une analyse des composantes et des coûts cachés

Les frais de livraison en France sont un ensemble de coûts complexes, influencés par des variables multiples. Une bonne compréhension est essentielle pour optimiser ces coûts. Voici les principaux éléments à retenir :

 

Les tarifs des transporteurs : une structure de coûts variable

Les tarifs des transporteurs dépendent de paramètres tels que la distance, le poids, le volume et le niveau de service. Selon Statista, un colis standard de 2 kg coûte entre 6,50 € et 8 € via La Poste en mode standard, et entre 15 € et 20 € en express avec Chronopost ou UPS.

Pour un colis de 10 kg, les prix s’échelonnent de 12 € en livraison classique à 25 € en urgence. Ces variations s’expliquent par des différences géographiques (métropoles vs. zones rurales) et des hausses saisonnières, avec des surcharges de 1 à 2 € par colis en période de pointe (novembre-décembre).

Par contre, les entreprises expédiant moins de 500 colis mensuels subissent des tarifs 20-30 % plus élevés, faute d’un volume suffisant pour négocier des conditions avantageuses. Toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne, et les plus petits e-commerçants sont obligés de trouver des solutions parfois créatives pour éviter de dilapider toute leur marge.

Les surcharges : des coûts supplémentaires imprévisibles

Les surcharges constituent une part croissante des dépenses logistiques. Le CNR indique que les surcharges carburant peuvent représenter jusqu’à 25 % des coûts totaux du transport routier, contre 15 % en 2020, le prix du diesel oscillant entre 1,80 € et 2 €/litre (UFIP, 2024).

Les péages autoroutiers – 50 € pour un trajet Paris-Lyon, 80 € pour Paris-Marseille – représentent 10-12 % des coûts sur les longues distances. Depuis l’adoption de la loi Climat, les Zones à Faibles Émissions (ZFE) appliquent une surtaxe de 0,50 à 1 € par colis pour les véhicules polluants en milieu urbain.

De plus, les frais administratifs, tels que la gestion des douanes pour les DOM-TOM ou le traitement des retours, ajoutent entre 2 et 3 € par expédition.

Une fois additionnés, ces coûts annexes peuvent dépasser le tarif du transport lui-même !

Les litiges : un impact financier sous-estimé

Les incidents logistiques – casse, perte, vol – engendrent des coûts significatifs. L’Union TLF estime que 2 à 3 % des expéditions en France font l’objet d’un litige, avec un coût moyen de 40 € par incident, couvrant remplacement, indemnisation et gestion administrative.

Accenture précise que ces pertes atteignent 1,5 % du chiffre d’affaires logistique annuel des PME, et jusqu’à 3 % en période de forte activité. Les retours, qui concernent 20 % des achats e-commerce, génèrent un coût moyen de 10 € par colis (transport retour et reconditionnement).

Par exemple l’absence d’un processus structuré rallonge le traitement des litiges à 5 jours en moyenne, contre 2 jours avec une gestion proactive. Un véritable casse-tête coûteux qu’il est essentiel de résoudre en 2025 !

Les litiges : un impact financier sous-estimé

Plusieurs facteurs influencent ces coûts :

  • Nature des produits : Les articles fragiles nécessitent des emballages renforcés (+1 à 2 €) et une assurance (+0,50 à 1 €), tandis que les produits volumineux augmentent les coûts de 50-100 % par rapport à un colis standard.
  • Préférences des destinataires : La livraison à domicile, choisie par 79 % des acheteurs (FEVAD, 2023), coûte 30 % de plus que les points relais en raison des défis du dernier kilomètre.
  • Cadre réglementaire : Les normes CO2 encouragent l’adoption de flottes électriques, dont le coût d’acquisition est 50 % plus élevé que celui des véhicules diesel, bien que des économies se réalisent à long terme.
  • Dynamiques de marché : La concurrence, en particulier les offres de livraison gratuite comme Amazon Prime, réduit les marges des transporteurs, qui répercutent ces coûts sur les entreprises de plus petite taille.

Les délais de livraison reflètent un équilibre entre engagements commerciaux et contraintes opérationnelles. Face à des clients toujours plus exigeants, les transporteurs subissent une forte pression, qu'ils répercutent sur les coûts de livraison.

Les délais de livraison : une exploration des performances et des défis

Les délais moyens des transporteurs

Les performances varient selon les prestataires et la nature du colis, comme mentionné précédemment. La FEVAD indique que La Poste livre en 48 heures pour 70 % des colis via Colissimo.

Chronopost atteint un J+1 dans 90 % des cas en métropole selon les moyennes de nos utilisateurs. DPD affiche 2-3 jours, et GLS 3-4 jours. Mordor Intelligence (2024) observe que la livraison express (moins de 24 h) représente désormais 15 % du marché, contre 10 % en 2020, en réponse aux attentes post-Covid.

Comparaison des principaux transporteurs

Le tableau ci-dessous compare les principaux acteurs du marché, sur la base de données issues de Statista, de la FEVAD et de rapports 2023-2024 :

Transporteur

Délai de livraison Standard

Délai de livraison Express

Couverture

Fiabilité

Coût moyen (2 kg)

La Poste

48h

J+1 (Chronopost)

Nationale (DOM-TOM)

90%

6,50-8 € / 15-20 €

DPD

2-3 jours

J+1

95 % métropole

85%

7-9 € / 12-18 €

GLS

3-4 jours

J+2

90 % métropole

80%

6-8 € / 10-15 €

UPS

2-3 jours

<24h

Internationale

92%

8-12 € / 20-25 €

  • La Poste excelle en couverture nationale, mais les délais ruraux s’étendent à 4-5 jours.
  • DPD et GLS offrent des tarifs compétitifs, avec une fiabilité moindre en période de pointe.
  • UPS se démarque par sa rapidité à l’international mais au prix d’un coût élevé

 

Les facteurs influençant les délais

Les délais de livraison sont influencés par des facteurs structurels et conjoncturels :

  • Infrastructure logistique : 60% des entrepôts sont situés à proximité de Paris et Lyon, allongeant les délais en zone rurale (5 jours contre 2 jours en métropole).
  • Conditions de circulation : La congestion urbaine entraîne des retards pour 20% des livraisons.
  •  Ressources humaines : La pénurie de 43 000 chauffeurs en 2023 a prolongé les tournées de 10-15%.
  • Technologie : Le suivi en temps réel, adopté par 65% des transporteurs (McKinsey) améliore la précision. Cependant, 5% des colis sont encore affectés par des erreurs de routage

 

Les perturbations opérationnelles

  • Grèves : La réduction de 18 % du fret ferroviaire en 2024 a surchargé les réseaux routiers, provoquant des retards de 1 à 2 jours.
  • Conditions météorologiques : Les inondations et canicules de 2024 ont affecté 5 % des livraisons.
  • Périodes de pointe : Le Black Friday 2024 a entraîné des retards de 2 à 3 jours pour 30 % des colis.
  • Les disparités géographiques : Les délais reflètent une logistique centralisée : 1-2 jours à Paris ou Lyon, 3-5 jours en Creuse ou Corse, et 7-10 jours pour les DOM-TOM (La Poste, 2024).

Les stratégies d’optimisation des frais et délais : des leviers opérationnels

La négociation avec les transporteurs

L’ECDB (2024) montre que des volumes supérieurs à 1 000 colis mensuels permettent des réductions de 10-20 %. Par exemple, DPD ajuste son tarif de 8 € à 6,50 € avec un contrat annualisé. Diversifier les prestataires – La Poste pour les DOM-TOM, GLS pour les régions – et intégrer des transporteurs locaux (5 à 6 €/colis) permet d’optimiser les coûts. 60 % des PME performantes renégocient leurs contrats tous les trimestres.

Pour conclure, un ajustement tarifaire doit donc être systématiquement demandé en fonction de l’évolution du volume d’activité !

L’exploitation des données

90 % des leaders supply chain exploitent des outils numériques, réduisant de 30 % les erreurs de planification. Les systèmes TMS apportent une visibilité complète sur les coûts, délais et fiabilité, facilitant l’anticipation des goulets d’étranglement. Cependant, la majorité des entreprises n’est toutefois pas encore équipée.

La gestion proactive des litiges

Selon TLF, la fourniture de preuves d’expédition (photos, tracking) réduit de 25 % les litiges, accélérant leur résolution de 5 à 2 jours. Des procédures comme les signatures électroniques ou les points relais réduisent les non-livraisons, qui affectent 10 % des colis urbains. Une préparation rigoureuse des expéditions prévient 60 % des casses.

Toutefois, cette gestion exige une organisation rigoureuse et un suivi manuel chronophage, les remboursements n’étant pas systématiques sans outil dédié !

L’adoption d’innovations logistiques

  • Micro-hubs urbains : Une solution permettant de réduire les délais de livraison en ville de 24 heures.
  • Lockers : Adoptés par 26 % des acheteurs (FEVAD, 2023), ils permettent de réduire les coûts du dernier kilomètre de 30 %.
  • Véhicules écologiques : Une réduction de 15 % des surcharges carburant en ZFE-m (TLF). Une combinaison de ces innovations peut générer jusqu’à 2 € d’économies par colis et réduire d’un jour les délais en Île-de-France.

Perspective pour 2025 : efficacité, rentabilité et résilience

Les leviers identifiés – négociation ciblée avec les transporteurs, exploitation des données via des systèmes TMS, gestion proactive des litiges et adoption d’innovations telles que les micro-hubs ou les lockers – offrent des opportunités concrètes pour réduire les coûts de 10-20 % (ECDB, 2024) et optimiser les délais jusqu’à 24 heures dans les zones urbaines (Accenture, 2024).
 
Par conséquent, ces approches ne se limitent pas à une réponse opérationnelle : elles permettent de transformer les contraintes logistiques en avantages compétitifs, en alignant les performances sur les exigences d’un marché en pleine mutation.
 
Face à ces enjeux, quelles stratégies domineront les plans d’action des directions supply chain pour concilier efficacité, rentabilité et résilience en 2025 ?

Pour en savoir plus sur la réduction des coûts et l’optimisation de la chaîne logistique et transport, consulter l’infographie suivante : Réduire ses coûts de transport grâce à DataFret.

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