Une erreur dans la livraison peut parfois survenir, laissant les consommateurs dans l’incertitude quant à leurs droits.
Une question fréquente peut alors survenir pour de nombreux consommateurs lors d’une erreur de livraison : puis-je garder la marchandise ?
Qu’il s’agisse de la réception d’un produit incorrect, d’un colis endommagé ou d’une livraison à la mauvaise adresse, cette situation complexe peut prêter à confusion.Il est donc crucial de comprendre les droits et obligations légales en cas de problème de livraison, ainsi que les bonnes pratiques à adopter pour résoudre ces situations.
Cet article vous aide à comprendre toutes les étapes à suivre après une erreur de livraison, en vous expliquant en détail comment émettre des réserves et vous assurer que rien ne vous échappe dans ce processus.
Avant tout, il est important de comprendre que plusieurs scénarios peuvent survenir lors d’une livraison, notamment :
Après avoir examiné les différents scénarios de livraison de marchandises, un cas particulier mérite attention : celui où une marchandise est livrée par erreur à une adresse incorrecte. Il est alors légitime de se poser la question : dans une telle situation, peut-on garder les articles reçus ?
Légalement, l’objet livré par erreur appartient toujours à l’acheteur initial, et le vendeur est responsable de son acheminement correct jusqu’à la bonne adresse. Si vous recevez par erreur un colis qui ne vous est pas destiné, voici ce que vous devez savoir :
Pour chaque scénario énoncé ou une erreur d’adresse dans la livraison, il est essentiel de connaître vos droits de conservation de marchandise en tant que consommateur si jamais il y a une livraison erronée, ainsi que les démarches à suivre pour garantir une résolution rapide du litige transport.
À commencer dès la réception de la commande !
Lors de la réception d’une commande, il est essentiel de suivre certaines bonnes pratiques pour éviter des problèmes futurs. Si le colis semble en bon état, il est toujours prudent de l’ouvrir et de vérifier son contenu avant de signer tout document. Cela vous permet de vous assurer que tout est conforme à la commande.
Dans le cas où le colis est ouvert ou abîmé, une inspection immédiate s’impose. Si le contenu est conforme, même avec un emballage endommagé, vous pouvez accepter la livraison. Cependant, si le contenu est incorrect ou abîmé de façon significative (par exemple, un article manquant ou un produit totalement endommagé), il est recommandé de refuser la livraison.
Lorsqu’une livraison est non conforme, il est primordial de réagir immédiatement pour préserver ses droits. L’une des étapes les plus importantes est l’émission de réserves sur le bon de livraison.
Selon la Recommandation n°82-01 de la Commission des Clauses Abusives, en cas de perte ou d’avarie, le destinataire doit émettre des réserves écrites, précises et détaillées directement sur le bon de livraison, et en présence du transporteur. Cette formalité permet d’établir officiellement un désaccord sur l’état des marchandises reçues.
Sans ces réserves, il devient beaucoup plus difficile de prouver un problème de livraison et de réclamer un remboursement ou une compensation. Cette étape est donc essentielle pour faciliter la gestion des litiges et maximiser les chances d’obtenir gain de cause en cas de réclamation.
En résumé, ne pas émettre de réserves peut coûter cher. Un simple oubli peut rendre toute contestation impossible !
C’est au vendeur de démontrer que la livraison a bien été effectuée. Il doit se tourner vers le transporteur pour obtenir une preuve de livraison ou, si la faute incombe au transporteur, pour clarifier la situation. Si le vendeur n’est pas capable de prouver que le colis vous a été livré, il est dans l’obligation de vous expédier un nouveau produit à ses frais ou de procéder à un remboursement.
Le vendeur ne peut pas se décharger de sa responsabilité en invoquant une erreur du transporteur. Il peut certes engager des recours contre ce dernier, mais cela ne modifie en rien ses obligations vis-à-vis de vous. De plus, toute clause vous imposant une vérification immédiate de la marchandise lors de la réception est considérée comme abusive et sans effet.
Cependant, le vendeur peut être exonéré de sa responsabilité si la mauvaise exécution de la commande résulte de votre propre comportement, d’un événement imprévisible ou de force majeure. Cela dit, des perturbations telles qu’une grève à La Poste ne constituent pas un motif valable d’exemption, car d’autres transporteurs peuvent assurer la livraison.
Lors de la réception d’un colis endommagé ou incorrect, la manière dont vous formulez vos réserves peut faire toute la différence dans la résolution du litige. Il est impératif de bien comprendre la distinction entre les réserves recevables et non recevables, car seules les réserves correctement formulées vous protégeront en cas de problème.
Les réserves recevables sont celles qui apportent des informations précises et détaillées sur les anomalies constatées. Par exemple, si un ou plusieurs produits manquent dans votre commande, vous pouvez choisir de garder le colis tout en attendant la réception des articles manquants.
Dans le cas où le produit reçu est endommagé, il est crucial de décrire avec précision la nature des dommages :
Est-ce que le produit est brisé, enfoncé ou rayé ? Si oui, à quel endroit exactement ? De plus, il est utile de mentionner l’état du carton : est-il dégradé, mal fermé ou ouvert ?
En documentant ces informations de manière détaillée et en les accompagnant de photos, vous augmentez vos chances de faciliter une résolution rapide du litige.
À l’inverse, les réserves non recevables sont souvent rejetées par les transporteurs en raison de leur manque de précision. Voici quelques exemples typiques de réserves jugées insuffisantes :
Pour être efficaces et recevables, vos réserves doivent donc être aussi spécifiques que possible. Cela vous permettra de protéger vos droits et d’éviter que votre réclamation ne soit ignorée par le transporteur ou le vendeur.
Selon l’Article L. 133-3 du Code de Commerce, émettre des réserves sur le bon de livraison n’est qu’une première étape. Pour que ces réserves soient valides, elles doivent impérativement être confirmées par une lettre recommandée avec accusé de réception dans les trois jours suivant la livraison, hors jours fériés. Cette confirmation formelle vous permet de solidifier votre réclamation auprès du transporteur et de protéger vos droits. Il est crucial de conserver toutes les preuves d’envoi et de réception de cette lettre, ainsi qu’un double, car elles pourront être demandées lors de la résolution du litige.
Pour éviter toute contestation et garantir une indemnisation rapide, vos réserves doivent être précises et détaillées, notées sur le bon de livraison en présence du livreur. Ces réserves doivent ensuite être suivies d’une confirmation écrite dans les délais légaux. Sans ces précautions, vos droits risquent d’être compromis, notamment en cas de dommages non apparents lors de la livraison initiale.
Une fois les réserves émises et confirmées, il est essentiel de suivre un processus en plusieurs étapes pour garantir que votre réclamation soit traitée efficacement :
En suivant ces bonnes pratiques, non seulement vous garantissez une gestion plus efficace des litiges, mais vous vous assurez également de recevoir la compensation qui vous est due. Le maintien de documents probants et un suivi rigoureux sont essentiels pour résoudre rapidement les problèmes avec les transporteurs ou les vendeurs, tout en vous protégeant en tant qu’acheteur en ligne.
Il arrive parfois qu’une erreur de livraison ou un produit endommagé ne trouve pas de solution, même après avoir suivi toutes les démarches classiques. Heureusement, plusieurs options s’offrent à vous pour faire valoir vos droits et obtenir un remboursement ou une nouvelle livraison. Voici les étapes clés à suivre.
Avant d’engager des actions plus formelles, commencez par contacter le service client du site ou du transporteur. Un simple rappel des obligations légales peut suffire à débloquer la situation. Vous pouvez également envoyer une mise en cause écrite, en exposant clairement le problème et en demandant un remboursement ou une réexpédition rapide. Des plateformes comme Litige.fr peuvent vous aider à rédiger ce type de demande.
Si le vendeur ne répond pas ou refuse de prendre en charge le problème, passez à l’étape suivante : l’envoi d’une mise en demeure en courrier recommandé avec accusé de réception. Ce document officiel oblige le commerçant à agir sous peine de poursuites. En général, ce type d’action pousse les entreprises à réagir rapidement.
Si après la mise en demeure, toujours aucune réponse ? Vous êtes en droit d’annuler votre commande et d’exiger un remboursement intégral. Le vendeur a alors 14 jours pour vous rembourser, conformément aux règles en vigueur.
Quand le dialogue est rompu avec le vendeur, la médiation peut être une solution efficace. Chaque entreprise doit proposer un médiateur indépendant, dont les coordonnées doivent être disponibles sur leur site. En passant par ce canal, vous avez une chance de régler le litige sans procédure judiciaire.
Si aucune de ces démarches ne fonctionne, vous pouvez signaler le litige à la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes). Un signalement peut parfois inciter une entreprise à réagir face à une réclamation légitime.
Si le vendeur persiste à ignorer ses obligations, vous pouvez porter l’affaire devant le tribunal judiciaire compétent. Cette démarche est plus longue, mais elle peut être nécessaire si le montant en jeu est important.
Ne laissez pas une erreur de livraison non résolue vous pénaliser ! En suivant ces étapes méthodiques, vous maximisez vos chances d’obtenir réparation. Gardez toutes les preuves (emails, factures, photos du colis…) et n’hésitez pas à utiliser les voies officielles pour faire entendre votre voix. 🚀
Donc oui, vous avez le droit de conserver la marchandise après une erreur de livraison. Ces dernières sont fréquentes, mais savoir comment réagir est essentiel pour protéger vos droits. Que ce soit lors de la réception d’une commande, en émettant des réserves appropriées ou en suivant de près les réclamations, chaque étape joue un rôle crucial dans la résolution efficace des litiges.
En cas de marchandise non livrée ou incorrecte, le vendeur est dans l’obligation de vous renvoyer la commande à ses frais ou de procéder à un remboursement intégral. Si la situation n’est pas résolue dans un délai de 30 jours, vous êtes en droit de demander une réduction du prix ou même l’annulation de la vente, avec un remboursement sous 14 jours.
La prochaine fois que vous vous poserez la question après une erreur de livraison : puis-je garder la marchandise ?, rappelez-vous qu’une gestion proactive et une connaissance précise de vos droits vous permettront de faire face à ces situations en toute sérénité. Vous saurez exactement quoi faire pour obtenir réparation, tout en assurant une expérience d’achat sans tracas.
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Florian GEFFROY
Copywritter et Digital Marketer pour DataFret
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